VALENTIN MARCEAU SE DÉVOILE SANS FILTRE

Mamusicale a eu la chance de rencontrer Valentin Marceau, un artiste aux multiples facettes. Un moment très touchant passé avec ce bel artiste, au devenir prometteur.

Peux-tu parler de ton parcours musical jusqu’à aujourd’hui ?

J’ai commencé aux Lilas avec des potes. On était au collège. Aucun de nous ne savaient jouer de la musique mais nous étions déterminés à aller loin. Petit à petit on a monté le groupe BoXon qui a fait beaucoup de concerts et de tournées jusqu’à signer un album chez Sony. Malgré tout ça, on n’a pas eu le succès attendu et chacun a pris une route différente. Par chance j’ai vite retrouvé des partenaires et des producteurs, et j’ai sorti mon 1er album solo en 2013.

Qu’est-ce que tu écoutais comme musique étant enfant et adolescent ?

Adolescent j’écoutais beaucoup de métal hardcore. Et le jour où j’ai découvert particulièrement Nirvana je me suis rendu compte que finalement je n’aimais pas ces groupes de métal et que je le faisais pour ressembler à mon cousin. C’était plus pour appartenir à un groupe que par réel amour de la mélodie. Quand j’ai découvert qu’une mélodie pouvait me toucher et me sensibiliser aussi fort, c’est là que je me suis ouvert et que j’ai écouté tout style de musique sans complexe. Je me rends compte que souvent, on écoute un genre de musique pour appartenir à une classe.  Beaucoup de gens rougiraient d’avouer ce qu’ils aiment vraiment.

Cela fait 4 ans maintenant que tu as ton projet solo, le groupe ne te manque t’il pas ?

Oui souvent parce que finalement quand tu es plusieurs à partager des moments de bonheur, des moments plus tristes, c’est plus facile. Il y avait une insouciance aussi que je n’ai plus aujourd’hui et forcément mes souvenirs de groupe me rappelle cette légèreté et cette insouciance. Nous étions une bande soudée, on se sentait les maîtres du monde.


Quelles sont tes sources d’inspiration ?

Ça peut être quand j’écoute un nouvel artiste coup de cœur. Il y a une inspiration que les autres artistes apportent et qui forge une nouvelle identité musicale sur le temps. Ça peut aussi être la vie de tous les jours, les moments plus ou moins heureux que je traverse. Ça passe aussi par les différentes personnes que j’ai croisées jusqu’à aujourd’hui, avec leurs histoires. Je suis assez mélancolique et beaucoup dans la contemplation. Je pense être en perpétuelle création car il suffit de pas grand-chose pour que je sois happé par une musique ou par quelqu’un qui passe. Et c’est dans cette distraction que je puise mon inspiration.

Ton 2ème album sort en septembre, comment t’est venue l’idée d’aller enregistrer certains morceaux à Berlin ?

J’ai fait la plupart de la partie créative de cet album dans mon studio. Je suis parti à Berlin pour retrouver des amis et je pensais y passer rapidement sans m’attacher spécialement à cette ville qui m’a semblé très froide d’un premier abord. Et au bout de 2 soirées j’ai vite été embarqué dans cette ambiance très particulière et glaciale, avec ces déserts urbains. Mais tu te retrouves soudain dans ces plus grands clubs d’Europe qui peuvent être au départ un supermarché abandonné ou un squat remis à neuf pour une soirée. On vit alors Berlin comme une source d’inspiration. Après avoir vécu ça, ça valait le coup de poser un peu mes valises et travailler là-bas, avec des gens qui ont une culture assez indé mais aussi très avant-gardistes. J’ai été baigné dans cet univers qui pour moi était hyper inspirant. C’est à Berlin que j’ai créé des sons que je n’aurais pas particulièrement créé tout seul et ici en France.

Quelles sont les personnes qui ont travaillé avec toi sur cet album ?

C’est un album très familial. Je voulais quelque chose de plus identitaire sur cet album. J’ai travaillé avec Christian Vié avec qui j’ai beaucoup collaboré sur les textes. C’est un auteur qui me connait très bien et qui m’a fait des textes sur mesure qui m’ont beaucoup touché. J’ai aussi travaillé avec Jérôme Attal avec qui j’ai eu une histoire extraordinaire sur mes titres « Défendre Alice » et « Sybille Kill ». J’ai aussi collaboré avec des amis qui sont auteurs compositeurs arrangeurs, je pense à Jérémy Chapon, à Elias. Ce sont des gens que j’ai rencontrés avec qui je me suis lié d’amitié.

Quelle est la personne qui t’a le plus marqué depuis que tu es dans ce métier ?

Tous les gens que j’ai croisés ont été très importants pour mon développement musical aussi bien que pour mon développement personnel mais si je devais choisir une personne, je dirais Mickael Miro avec qui j’ai plein de projets fabuleux. Ça a été une magnifique rencontre et il est un point central de ma vie d’artiste aujourd’hui. Rencontre que je dois à Didier Barbelivien qui a été aussi un moment d’échanges très fort.

Qu’est ce qui te plait le plus dans ce métier ?

J’aime avant tout le studio. La scène me manque aussi mais j’aime vraiment ces moments où on termine une session, on se pose, on écoute et on a le sentiment d’avoir fait un truc énorme, et même si ça fait 3 jours qu’on bosse dessus, je ressens un plaisir immense.

Tu as coréalisé le 1er album de Slimane, comment vous êtes-vous rencontrés ?

Didier Barbelivien m’a appelé il y a 3 ans pour la comédie musicale « Marie-Antoinette » car il cherchait un artiste. Je rencontre donc Didier en studio et j’entends une voix écorchée avec une sensibilité incroyable et c’est comme ça que j’ai découvert Slimane. J’ai été bouleversé par sa voix, je me suis pris une claque monumentale. Je rentre ensuite chez moi et j’ai un copain des Lilas qui me parle aussi de Slimane et on s’est vu tous les trois dans un café.

Tu as aussi joué dans un court métrage, et parmi tous ces métiers artistiques, lequel manque à ton arc ?

Je souhaiterais réaliser des films et j’aimerai bien écrire un livre car je suis très sensible à l’écriture et je peux être terriblement touché par un roman.

Quelle est ton degré d’investissement dans la réalisation de tes clips ?

Sur le dernier clip réalisé par HoBo & MoJo j’ai été extrêmement pointilleux et très chiant car quand j’ai une idée en tête je n’en sors pas. J’ai eu tellement de regrets par rapport à des choses qui ne me correspondaient pas et auxquelles je ne croyais pas moi-même. Maintenant je vais au bout de ce que je pense.

Peux-tu nous parler de ton actualité à venir ?

L’album « Deux » sort en septembre, il y aura donc la promo et une tournée car je crois énormément en cet album et que je veux le défendre à fond.  J’ai aussi énormément apprécié travailler avec Slimane et je me suis rendu compte que j’aimais particulièrement réaliser pour d’autres, je pense que c’est vers cela que je vais aller.

Comment te vois-tu dans 10 ans ?

Heureux déjà, je ne me laisserai pas le choix de ne pas l’être, c’est le plus important. Je me vois toujours habiter aux Lilas et avoir vu beaucoup de pays car j’adore voyager. Je me vois amoureux, stable et je me vois toujours faire de la réalisation pour des artistes et faire des albums pour moi. En résumé je dirais que je me vois dans la fleur de l’âge, mature et sûr de mon art, c’est ce qui me manque un peu pour l’instant, un peu de sureté et d’assurance, mais je pense que dans 10 ans j’aurai tout ça.

Si tu devais jouer sur un monument historique ce serait où ?

Mon frère est DJ et je vais l’accompagner pour un show qu’il va faire en Russie sur la place rouge, mais ça ne répond pas à la question. Le kiffe énorme serait de jouer sous les temples birmaniens, changer complètement de décor en fait, ou sinon jouer dans des arènes romaines ou les arènes de Fréjus Il y a quelque chose d’assez enivrant de jouer dans un lieu pareil.

Ton occupation préférée ?

J’aime beaucoup la natation et j’aime ces moments de partage avec mes amis.

Quel super pouvoir aimerais-tu avoir ?

J’aimerais bien être invisible. Non, encore mieux, j’aimerais arrêter le temps. Que tout le monde soit figé d’un coup, vous imaginez ce que l’on peut faire en arrêtant le temps. J’aurais une télécommande et je mettrai sur pause quand je le voudrais et j’avancerais ou reculerais en fonction de mes envies.

Si tu étais une chanson ?

Je serais plein de chansons, mais en ce moment je serais Let it go de James Bay.

Merci beaucoup Valentin et on attend ton nouvel album en septembre.