Interview Mae Defays : son EP «Whispering » se chuchote à l’oreille

Après avoir fait quelques essais au cinéma pour suivre les traces de son grand-père, grand acteur français, Mae s’essaye aussi à la danse mais sera vite rattrapée par la musique, sans doute de par les gènes transmis par son père, grand saxophoniste. Mae a sorti ce 2ème EP sorti le 17 janvier, et nous le présentera le 9 mars au New Morning, avant de partir en tournée.

En tant qu’artiste musicienne, quelle a été ta formation ?

J’ai fait une formation de jazz dans un conservatoire de jazz et ensuite je suis rentrée dans l’école de Didier Lockwood, qu’il a créé il y a 20 ans. C’était mon rêve de faire cette école, et j’ai d’ailleurs rencontré là-bas une partie des musiciens qui m’accompagnent.

Quelle est le principe de l’école ?

Il ne faut pas être totalement débutant car il y a une sélection assez difficile. C’est une petite école de 50 personnes environ tous niveaux confondus, c’est comme une grande famille. On apprend la culture jazz standard, et différentes périodes du jazz. On a également des intervenants qui donnent des cours de musique du monde comme la musique indienne ou le flamenco. On a également des conférences, par exemple sur la soul, ou sur la musique brésilienne. C’est une formation très complète.

Comment es-tu arrivée au jazz ?

J’en écoutais par le biais de mon père qui est saxophoniste de jazz, je l’accompagnais à ses concerts. Je n’étais pas du tout attirée par le jazz étant plus jeune, mais plutôt par la bossa nova. J’ai commencé à prendre des cours de chants à l’âge de 12 ans et mon professeur me faisait chanter des standards de jazz. C’est comme ça que petit à petit j’ai partagé cette musique avec mon père et c’est devenu une passion.

Quelles sont tes sources d’inspiration pour écrire ?

Je m’inspire surtout de ma vie, et des choses que je ressens. C’est aussi sur la transition entre l’adolescence et l’âge adulte. Je commence maintenant petit à petit à écrire par rapport à l’expérience des autres ou sur ce qui m’entoure, comme par exemple en ce moment je suis très sensible à l’écologie.

Y a-t-il des chanteurs qui t’ont influencée dans ta manière d’écrire et de chanter ?

D’écrire je ne sais pas. Je me suis inventée une trinité de chanteuses que j’adore car bizarrement leur prénom commence par un E, et du coup je me suis dit qu’il y avait une symbolique. C’est Ella Fitzgerald, pour le jazz ancien, Erykah Badu pour la soul, et new soul, et Esperanza Spalding pour le jazz moderne, et plein d’autres styles car elle va dans tous les sens.

Y a-t-il un ou deux mentor qui a joué un rôle important depuis le début de ta carrière ?

Mes parents surtout. Ma mère qui m’aide énormément à avoir confiance en moi. Elle était danseuse et après elle était attachée de presse dans le domaine musical. Mon père, pour le côté musical car il m’aide beaucoup pour les arrangements, et pour développer mon groupe.

Ton EP est sorti le 17 janvier. Avec qui as-tu travaillé ?

Ce sont les musiciens de mon groupe qui sont aussi en live avec moi, et qui travaillent depuis quelques temps avec moi. Il y a le batteur Tao Ehrlich, la pianiste Clélya Abraham, qui est aussi choriste sur les live, le bassiste Louis Haynes, et le guitariste David Huang. J’amène les compositions en piano voix ou en guitare voix, et on travaille tous ensemble les arrangements. Sur certains titres mon père a fait les arrangements de cordes et de cuivres, qu’on a ajoutés au quintet.

Comment composes-tu tes chansons ?

Je pars toujours de la musique. Je travaille ensuite les accords, et le travail des textes vient après.

Dans l’EP, tu chantes en français et en anglais, dans quelle langue te sens-tu le plus à l’aise ?

Je me sens autant à l’aise dans les 2 langues bien que je ne chante pas pareil en français et en anglais. J’ai plus souvent chanté en anglais et lorsque j’ai commencé à chanter en français il a fallu que je trouve ma voix, et comment  faire sonner la langue car c’est complètement différent, et ça résonne différemment. Ça permet de montrer une étendue plus large de mon univers. C’est aussi pour ça qu’il y a 7 titres sur cet EP, pour donner l’occasion de me découvrir, et pour montrer beaucoup de choses.

Quel est le moment qui te plait le plus dans la musique ?

Ma plus grande satisfaction c’est le moment où j’arrive en répétition avec mon morceau, qu’on le travaille tous les 5 pour le faire sonner comme un vrai titre. Je suis toujours étonnée de me dire que 15 jours avant c’était juste ma voix et la guitare et qu’au final ça donne un titre avec les autres instruments. C’est une grand satisfaction de voir chacun des titres prendre vie.

Tu as déjà fait des concerts et des 1ères parties comme celles de Macy Gray, et Boyz II Men, par exemple, qu’est ce qui te plait le plus quand tu montes sur scène ?

C’est de voir la réaction des gens peut-être. Surtout les 1ères parties. Tu vois dans les yeux des gens qu’ils adhèrent à ta musique, et tu es agréablement surprise de leur réaction super positive, car ils ne sont pas venus spécialement pour toi. C’est toujours intéressant de voir la réaction des gens qui ne te connaissent pas et c’est grisant d’avoir leur retour positif à la fin des concerts.

Quel serait ton concert de rêve et avec qui voudrais-tu partager la scène ?

Je rêve de jouer dans un festival à Marie-Galante, en Guadeloupe, qui s’appelle « Terre de Blues ». Je l’ai découvert car j’ai vécu 5 ans là-bas. Sinon si Quincy Jones vient faire un concert, j’aimerais bien faire au moins partie des chœurs (rires).

Quelle est la salle que tu rêverais de faire en France ?

J’aime beaucoup le Trianon. C’est une très belle salle et très agréable. C’est assez grand sans être énorme.

Et une salle mythique dans le monde ?

Depuis que je suis petite, mon beau-père me vanne en me disant, « quand est-ce que tu fais le Madison Square Garden » (rires). Plus j’avance et je lui dis, « t’inquiète, je vais y arriver. » Donc ce serait ça.

Tu as déjà sortis quelques clips, quelle est ton implication dans les visuels ?

Ça part toujours d’une idée précise que j’ai. Par contre je me laisse surprendre lors du tournage. Avant de faire de la musique j’ai fait un peu de cinéma, donc j’ai toujours une vision tranchée de ce que je veux au final, tout en ayant une ouverture sur les propositions qu’on peut me faire. Je faisais aussi beaucoup de danse étant jeune et les prochains clips feront apparaître plus de séquences où je danse.

Quelle est ton actualité dans les semaines à venir ?

Il y a beaucoup de promo bien sûr, et surtout je joue au New Morning le 9 mars pour présenter mon EP. Je vais annoncer bientôt des dates de festivals. Et j’ai en préparation une tournée en Russie en avril, avec un groupe russe qui m’accompagnera sur mes morceaux et qui organise la tournée en avril. J’ai déjà des affiches en Azerbaïdjan et ça fait très bizarre.

Quelle est ta boisson préférée ?

Le chaï the latte.

Quel est ton plat préféré ?

Je dirais les crevettes au lait de coco.

Quelle est la dernière application que tu regardes avant d’aller te coucher ?

En ce moment c’est « Calm » parce que je fais des méditations. Ou de l’ « ASMR » sur YouTube.

Merci beaucoup Mae. Retrouvez toute son actu sur maedefays.com