Gaël Faure se bat pour l’association des Coccinelles

Mamusicale a rencontré Gaël Faure lors du concert parisien de l’association des Coccinelles le 3 novembre dernier. Les Coccinelles ont envahi le Casino de Paris pour un concert exceptionnel au profit de la lutte contre les neurofibromatoses.

Que représente pour toi le monde associatif ?

C’est la vie. L’association d’idées, l’association de gens qui font que d’un coup on a envie de porter les choses, se sentir moins seul sur des causes. Je suis assez proche de tout ça parce que j’ai monté un festival il y a deux ans qui s’appelle « le chant des colibris » qui est basé sur l’écocitoyenneté. Je suis quelqu’un qui aime prendre la main des gens et avancer dans le même sens.

Concernant cette association, les Coccinelles, est-ce toi qui t’es proposé ou on est venu te chercher ?

J’étais déjà allé à Fournès dans le Gard avec le chanteur Ours, là où se déroule habituellement le festival des Coccinelles, ça fait maintenant 7, 8 ans. Comme nous travaillons souvent ensemble, il m’a appelé tout naturellement. Connaissant bien les personnes qui ont monté ce festival, j’ai dit un grand oui.

Comment fait-on le choix entre telle ou telle association ?

L’argent (rires). En effet c’est une bonne question car effectivement je suis touché par beaucoup de causes, par exemple par la nature et plus particulièrement par la défense des crustacés et le milieu marin océanique. Tu ne peux malheureusement pas aller partout. Je te parlais juste avant du chant des colibris qui œuvre beaucoup pour l’écocitoyenneté. Pour les Coccinelles, c’est Ours qui m’a embarqué, j’ai ensuite découvert la maladie, j’ai rencontré les gens et j’ai dit yes on y va. Il faut générer de plus en plus de monde d’années en années. Cette association n’est pas très mise en avant, il n’y a pas trop d’aide pour la neurofibromatose, elle n’est pas prise en charge et c’est là qu’il faut mettre en place des choses. Je trouve très important de venir soutenir des causes moins connues.

En une seule phrase, que dirais-tu à quelqu’un pour l’inciter à participer au milieu associatif ?

Je dirai simplement, plaisir d’offrir, joie de recevoir. Quand on commence à se désaxer de soi, on se rend compte de qui on est quand on fait des choses pour les autres, car se tourner vers les autres c’est aussi se tourner vers soi finalement. Le monde associatif permet de créer de véritables histoires. Tu reviens plus grandi en t’ouvrant aux autres. On est malheureusement de plus en plus dans notre confort, et je le comprends car c’est notre société qui est faite comme ça. J’habite à Paris depuis peu et le nombre de fois où j’ai envie par exemple de m’arrêter quand je vois un SDF, mais je ne peux pas le faire tout le temps. Ce qui me choque c’est le nombre de personnes qui passent à côté de lui et qui ne le voient même plus. On ne peut pas porter toute la misère du monde sur nos épaules, mais essayons juste de faire des petits gestes ou avoir des petites attentions de temps en temps, ce sera un bon début.

Si tu devais monter une association, ce serait pour quelle cause ?

Peut-être pour la civilité sur la route. J’ai un regard extérieur car je n’ai pas le permis, mais je suis souvent en voiture et je vois l’énervement des gens qui sont au volant. Si tout le monde pouvait comprendre qu’il faut juste respecter un peu les choses et les autres. Je monterai une association pour que les gens se comportent mieux les uns avec les autres.

As-tu le temps de t’investir dans des associations en dehors des concerts ?

Véritablement non, je ne prends pas un jour dans la semaine ou dans le mois pour aller vers quelque chose. Par contre j’ai une amie qui m’a fait découvrir « les petits frères des pauvres » et une fois je suis rentré, je me suis présenté en leur demandant qu’il m’explique leurs actions, pour savoir ce que je pouvais faire. Je vais quelquefois donner des choses chez Emmaüs et j’ai une ressourcerie en bas de chez moi où je vais donner des choses de temps en temps, comme des vêtements dont je ne me sers plus. Je suis contre la surconsommation et souvent les vêtements que je porte sur scène viennent du upcycling, c’est du recyclage de vêtements, car tout le monde ne le sait pas mais l’industrie textile est la deuxième industrie la plus polluante au monde. J’essaie d’être en accord avec ce que je dis dans mes chansons.

Tu es jeune dans ce métier, mais as-tu déjà eu l’idée d’écrire une chanson pour une association comme l’a fait Coluche pour les « restos du cœur » ?

La chanson « colibri » sur mon album est assez proche, elle est bien sûr moins fédératrice car je ne suis pas Coluche, mais c’est un peu l’idée ; se poser des questions à soi pour ensuite poser des questions aux autres et leur proposer de se poser des questions. Cyril Dion, le coréalisateur des documentaires « Demain » et « Après Demain », m’avait demandé de faire une chanson comme ça mais je n’ai pas osé, parce qu’il faut déjà savoir le faire pour que ce ne soit pas trop ridicule. Les collégiales c’est toujours très compliqué. J’y ai déjà pensé mais je ne l’ai pas encore fait.

On va un peu parler de ton actualité. Tu as sorti ton 2ème album fin janvier, quels sont les thèmes évoqués sur cet album ?

J’ai essayé d’être le plus sincère, le plus précis, et le plus honnête possible sans vouloir plaire à tout le monde. Je suis assez énervé contre beaucoup de choses qu’on nous fait bouffer, à tous les sens du terme et j’essaie d’amener un peu de sens à ma musique. Un jour je me suis levé et je me suis dit que je ne voulais plus faire des chansons juste pour faire des chansons ; j’avais envie de sortir de mes tripes des choses qui m’interpellaient, qui me font mal ou qui me font plaisir. Je voulais une ligne directrice assez humaniste. C’est très accès sur notre « mission » sur cette terre, sur pourquoi on fait telle ou telle chose et pas d’autres, pourquoi on n’arrive pas à reprendre le pouvoir sur des choses alors qu’on est si nombreux, pourquoi on se casse la gueule, pourquoi on ne veut pas aider l’autre. Et je voulais aussi parler des belles choses que peut nous offrir la nature. Je suis très accès sur l’émerveillement, sur les choses qui me nourrissent. Et musicalement je voulais qu’il y ait plusieurs textures, avec des codes de différentes époques, et différents styles de musique. Je me suis entouré de beaucoup de gens pour écrire ce que je voulais.

Merci beaucoup Gaël. On te retrouve tout à l’heure sur la scène du Casino de Paris avec les autres artistes qui se battent pour cette belle association.

Retrouvez Gaël Faure le 17 décembre au Petit Bain à Paris. Pour en savoir plus sur cette association anrfrance.fr